BOURSES DE CRÉATION Les femmes s’exposent
en partenariat avec le ministère de la Culture / Drac Normandie

“Passé composé” de Roxane Daumas
RÉSIDENCE À HOULGATE

Ce projet a pour ambition de narrer les grandes mutations de la cité de Houlgate à partir de 1850, en s’appuyant aussi bien sur le bâti, ses habitants et leurs témoignages, que sur les archives, écrites et photographiques. Que les causes de ces changements soient fonctionnels, économiques, liées aux guerres ou aux enjeux de leur temps, elles sont toutes représentatives d’une époque et de nécessités adjacentes.

Mon intention est de mettre en lumière l’ambiguïté entre la représentation du réel et la fiction, de manipuler la photographie pour brouiller les références spatiales et temporelles. L’utilisation de la gomme bichromatée pour réaliser les tirages me permettra de jouer sur la facture picturale, le rendu intemporel et latent. Et la rehausse à la pierre noire et la colorisation soutiendront la narration sensible, le jeu du visible et de l’invisible.

“Twin Oaks community” d’Edith Roux
BOURSE ‘LES ÉTATS-UNIS AUJOURD’HUI’

En Virginie, la communauté intergénérationnelle et multiculturelle de Twin Oaks rassemble aujourd’hui une centaine de personnes. Elle met en pratique des modes de vie utopiques, durables et riches à observer. Leur système économique est viable permettant leur autonomie. L’écologie, l’antiracisme et le féminisme y sont des valeurs partagées ; et chacun est associé aux prises de décisions en privilégiant le consensus.

A l’ère de l’anthropocène, face aux défis climatiques et aux inégalités croissantes, la communauté de Twin Oaks est-elle une alternative pertinente au système capitaliste consumériste ?

Ce travail photographique cherchera, non à proposer une vision idéalisée d’une société parfaite, mais à observer d’autres possibilités de vie en commun avec leurs avantages et limites.

Les 3 lauréates 2022
du festival photo ‘LES FEMMES S’EXPOSENT’

Lors du week-end d’ouverture, le festival LES FEMMES S’EXPOSENT a dévoilé les lauréates de ses deux prix
et de la bourse Liban, valorisant les travaux de femmes photographes :

GRAND PRIX LES FEMMES S’EXPOSENT – FUJIFILM, sur la résilience

“Les sages-femmes du Chocó” de Livia Saavedra

SYNOPSIS | Dans la province Chocó, en Colombie, des sages-femmes afrodescendantes et indigènes, appelées « parteras », accompagnent bénévolement les femmes pour accoucher. Transmis oralement, leur savoir traditionnel est le fruit d’héritages des esclaves mêlées aux cultures créoles espagnoles et indigènes. Dans cette région éloignée du pouvoir central et à 85% afrodescendante, la croyance dans les esprits et la sorcellerie reste très présente, bien que mélangée au christianisme. Les parteras sont, par leur savoir immémorial des plantes et rituels, les gardiennes de leur communauté et de leur culture.
La paix est loin d’être une réalité sur ce littoral colombien stratégique d’expédition de la cocaïne et d’extraction clandestine de l’or. La zone est dangereuse et les déplacements difficiles. De plus le prix du ticket de transport étant prohibitif, l’accouchement ne se fait à l’hôpital qu’en cas de complications. Le Chocó possède le triste record du plus fort taux de mortalité natale.
Ce reportage a été réalisé en Colombie en mars 2022. À retrouver sur Médiapart.

livia-saavedra-FUJIFILM-LFSE-2022

PRIX SAIF – LES FEMMES S’EXPOSENT sur les frontières

“HYLÉ ὕλη” d’Émilie Arfeuil

SYNOPSIS | En grec ancien, Hylé désigne la matière première du monde, la matière originelle dont chaque chose est faite. Dans cette série, j’ai fabriqué un monde merveilleux peuplé de chimères, où il est presque impossible de distinguer les entités vivantes des non-vivantes, organiques, minérales ou cosmiques.
La révélation photographique est comme inversée dans le processus créatif : dans l’obscurité totale, je peins et enlumine corps et végétaux pour les révéler progressivement grâce à des pigments sensibles aux rayons UV. La nouvelle matière prend progressivement forme et sort du noir.
Dans une perception utopique de l’humain dans son rapport à la nature, Hylé sublime les corps de personnes invisibilisées, dont le genre, la sexualité ou la norme esthétique échappent ici au tangible et à toute catégorisation. Comme à l’accoutumée, le mythe est ici utilisé comme un acte politique, non moins pour dévoiler, que pour transformer la réalité et rendre visible un nouvel «ordre» de la nature qui en accueillerait le «désordre», et en révéler toute sa beauté.

L’exposition sera à découvrir à la Maison des photographes – UPP, à Paris, à l’automne prochain. 

emilie-arfeuil-SAIF-LFSE-2022

BOURSE LIBAN – LES FEMMES S’EXPOSENT

“Domestica (f.)” de Laetitia El Hakim

SYNOPSIS | La Bourse Liban soutient le développement du projet photographique “Domestica (f.) Mythos | Maga | Femina” de Laetitia El Hakim.
“La domestication (du latin domus, “maison”) est l’action que l’homme exerce sur les animaux ou les plantes, ne serait-ce qu’en les élevant ou en les cultivant. En se les appropriant et en les utilisant pour son plaisir ou la satisfaction de ses besoins, il les transforme.” Au Liban, les femmes sont toujours considérées comme des citoyens de seconde zone ; nous nous battons encore pour nos droits les plus élémentaires : droit de garde, droit de donner la nationalité libanaise à nos enfants, droit à l’avortement, etc. Les lois les protégeant et garantissant leur intégrité morale et physique sont souvent négligées ou ignorées au profit du statu quo actuel.
Face à l’indifférence de ma mère pour la cuisine, mon père a pris en charge la cuisine, changeant la dynamique dans notre foyer. Ce qui était pour moi normal a suscité beaucoup de questions de notre entourage face à cette inversion des rôles dans la société. Ce projet s’appuie sur les recettes de cuisine pour tenter de démonter les limites, directives et règles fixées par les instructions et les ingrédients.
Ce projet photographique sera à découvrir lors de l’édition 2023 du festival ‘Les femmes s’exposent’.

laetitia-el-hakim-Liban-LFSE-2022