Natalya Saprunova | Saamis, nous vivions dans la toundra

Les Saamis – dernier peuple autochtone d’Europe réparti entre Finlande, Suède, Norvège et Russie – ont perdu leur autonomie sur le territoire russe avec l’arrivée du pouvoir soviétique dans les années 1920. Ces nomades, qui vivaient de l’élevage des rennes et de la pêche dans la toundra, ont été contraints de vivre en appartements, de travailler dans des kolkhozes, et d’abandonner leurs pratiques traditionnelles. Désormais leur principal village, Lovozero, à 170 kilomètres au sud-est de Mourmansk, est considéré comme une réserve. Parmi les quelque 1 500 personnes qui vivent sur la péninsule de Kola, seuls deux cents parlent la langue saamie, principalement les aînés. Les habitants luttent pour préserver leur identité, pour que leur culture ne s’éteigne pas. Le tourisme, peut-être, pourrait lui donner un second souffle si tant est qu’il ne la réduise pas à un folklore.

The Saami – the last indigenous people in Europe – lost their autonomy on Russian territory with the arrival of Soviet power in the 1920s. These nomads were forced to abandon their traditional ways of life. The inhabitants are struggling to keep their culture alive.

BIO | Originaire de la Russie arctique, Natalya Saprunova, devenue citoyenne française, est une photographe documentaire membre de l’agence Zeppelin. Durant ses études de professeur de français en Russie, elle travaille comme photojournaliste pour le quotidien « le Messager de Mourmansk ». Arrivée en France en 2008, elle passe huit ans dans les secteurs du marketing et de la communication, mais revient à sa passion. Diplômée de la filière photojournaliste de l’Ecole des Métiers de l’Information en 2020, elle explore les problématiques liées à l’identité, l’intégration, la jeunesse, la féminité et la spiritualité. Elle enseigne aussi à l’école Graine de Photographe.

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ÊTRE FEMME PHOTOGRAPHE
” J’ai choisi de m’exprimer par l’image, en tant qu’être humain de sexe féminin. Mais une photographie ne me paraît pas genrée. Elle représente avant tout ce que nous sommes, notre humanité, nos ressentis, sans oublier le sens et la forme. Je me réjouis de voir de plus en plus de femmes accéder à ce métier : personne n’a le monopole de l’expression visuelle ! “

Natalya Saprunova, © Vera