Bénédicte Kurzen | Les Madjinis à Mayotte – Des corps habités

Cette série est inspirée du monde invisible mahorais, peuplé de djinns, de « moinaissas », d’ancêtres malgaches. Mayotte est cette France multiculturelle, bigarrée, hétéroclite que la France métropolitaine théorise tout en la craignant. La trame narrative s’attache à un imaginaire issu des premiers peuples swahilis, de l’islam adopté au contact des marchands arabes, d’un âge d’or à l’ombre des chefs musulmans (du XIIIe au XVe siècle), des razzias des pirates malgaches. Le syncrétisme de la culture mahoraise traditionnelle assimile et sublime ces influences. À contrechamp d’une France bleu lagon et d’une France bidonville et violente, les mythes et croyances de Mayotte sont les points d’ancrage pour soulever les questions d’appartenance, d’héritages culturels métissés, et pour confronter les immenses enjeux sociaux, les mutations irréversibles.

This series is inspired by the invisible world of Mayotte islands, populated by invisible beings: the djinns, the moinaissas and Malagasy ancestors. This overseas department of France in the Indian Ocean is a multicultural, diverse and heterogeneous area that Metropolitan France judges but fears.

BIO | La Française Bénédicte Kurzen est une photographe qui explore les liens entre l’Europe et l’Afrique. Son travail est façonné par une esthétique colorée forte et un processus collaboratif. Depuis 2003, elle couvre aussi les conflits et fractures socio-économiques dans les pays où elle vit (Palestine, Afrique du Sud et Nigeria). Boursière du Pulitzer Center (2012), de l’European Journalism Center (2017), elle est lauréate de nombreux prix dont un World Press Photo avec « Land of Ibeji », en collaboration avec Sanne De Wilde. Largement publiée dans la presse internationale, elle est photographe contributeur à National Geographic et membre de la Photo Society. Depuis 2012, elle est représentée par l’agence Noor.

Bénédicte Kurzen

ÊTRE FEMME PHOTOGRAPHE
” La photographie étant intimement liée à notre expérience de vie, être femme photographe, c’est être femme tout court. Mais nous sommes à l’époque du grand changement, enfin ! Nos rêves sauvages, notre liberté sans condition, nos travaux audacieux, la façon dont nous nous définissons et nous nous reconnaissons en dehors du regard masculin sont notre pouvoir. “

Bénédicte Kurzen © Aida GrovestinsBénédicte Kurzen, © Aida Grovestins

Ces photographies sont produites dans le cadre de la grande commande nationale « Radioscopie de la France : regards sur un pays traversé par la crise sanitaire » financée par le ministère de la Culture et pilotée par la BnF.

Grande commande photojournalisme