Florence Brochoire | Résidence
VAGUES ET LAMES
Parmi les pêcheurs de Dives-Sur-Mer
Mon point de départ a été la halle à poissons de Dives : huit étales occupées par des pêcheurs qui le plus souvent travaillent en famille. À partir des échanges que j’y ai tissés, j’ai pu embarquer à bord de chalutiers, suivre la pêche à pied mais aussi partager le quotidien à terre de celles et ceux qui vendent coques, moules, poissons et coquilles Saint-Jacques.
J’ai découvert un monde à part. Un microcosme avec ses solidarités et ses coups-bas, ses enchantements et ses galères. Au fur et à mesure, deux images se sont imposées à moi, celle de la vague et celle des lames qui travaillent inlassablement les fruits de la pêche. Dans la halle comme à bord, j’ai ressenti un mouvement perpétuel : chaque jour les mêmes lieux, les mêmes personnes, les mêmes gestes, et pourtant, rien n’est jamais vraiment pareil. Les aléas et les imprévus sont nombreux, le temps chaque fois différent. C’est un ballet routinier dans un monde impermanent.
BIO | Passionnée par l’image et ses possibilités de rendre sensible toutes sortes de réalités, Florence Brochoire suit des études de montage et de réalisation documentaire. En parallèle, elle réalise ses premiers reportages photographiques. Ses travaux personnels sont axés sur l’humain, ses forces, ses fragilités et les complexités qui lient les hommes entre eux. Elle devient photographe indépendante en 2001. Trois fils conducteurs guident son travail : l’enfermement, la notion de transmission et l’engagement des femmes. Sa formation l’amène à réaliser des films alliant images fixes, sons et/ou vidéo.
ÊTRE FEMME PHOTOGRAPHE
« Nous nous éloignons de la génération machiste des « multi-poches » et constatons une plus grande sensibilité à la féminisation de la profession. Chez les jeunes photographes, elle paraît naturelle. Mais les discours des institutions et des médias sont insuffisants. Face à ce constat, ce festival permet de poser un acte concret. Il donne à voir des travaux qui resteraient peut-être dans l’ombre. En abordant le microcosme de la pêche à Dives avec pudeur et esthétisme, je souhaite redonner de la contemporanéité à ces métiers de la pêche et à ces hommes et femmes qui en vivent. »