Sophie Brändström | L’art et la matière

Ce travail résulte de deux années passées au plus près des artisans dont la raison d’être et le savoir-faire s’expriment au bout de leurs gestes, de leurs mains, de leurs doigts. Tout en cultivant le secret, ces acteurs du beau et du rêve donnent aux matériaux qu’ils manipulent le supplément d’âme unique qui les transforme en oeuvre. Dans chaque atelier, on ressent l’héritage de la tradition et la fierté de la transmission. Je me suis adaptée au temps qui s’écoule, me suis fondue dans ces décors vieux de plusieurs générations afin de capter tantôt le bruit tantôt le silence. Lissier, cambreur, sellier, ciseleur, souffleur, coloriste, malletier, tulliste, typographe, canuse, sableuse, dresseuse… des noms de métiers surgis d’un passé parfois ancestral et qui nous disent si peu de ce qui se passe à l’intérieur de ces lieux de travail et de vie. Une partie de ce travail a fait l’objet de l’ouvrage « Manufactura, since 1662 », coécrit avec Valérie Paumelle (éditions PC)

BIO | Née à Stockholm, Sophie Brändström s’est orientée vers la photographie, après des études de sociologie et de psychologie à Londres, pour témoigner de son époque dans la veine des photographes humanistes. Sa sensibilité la rend proche des gens et de leur réalité qu’elle met en lumière de manière intemporelle pour les inscrire dans l’histoire. Elle a débuté sa carrière de photojournaliste aux Etats-Unis. Installée en France depuis 1996, elle réalise des reportages pour des ONG, des fondations et des institutions. Elle publie également dans la presse. En 2016, elle rejoint Signatures, maison de photographes.

Sophie Brändström

ÊTRE FEMME PHOTOGRAPHE
“Formée aux Etats-Unis, j’étais habituée à un environnement de travail non « genré ». A mon retour en France, j’ai découvert la difficulté d’être à la fois photographe et maman. Incompatible pour certains dans les rédactions qui refusaient de m’envoyer sur le terrain du fait de mon « statut » de mère. Finalement, cela a été une chance car j’ai dû contourner cette difficulté en montant mes propres projets.”

Sophie Brändström