Newsha Tavakolian

Tout capturer, en toute sincérité, est l’une des tâches les plus difficiles pour un photographe. Ces images de mon pays natal, l’Iran, en constante évolution, veulent donner, dans ce respect, une idée de la vie ici.

Tout au long de mon travail de photographe, j’ai toujours été animée par des émotions : les miennes et celles de ceux que je représente. Pour moi, les choses ou les situations ne sont pas ou toutes noires ou toutes blanches. C’est un gris permanent dans lequel toutes les vérités et les sentiments sont mélangés, selon les perspectives toujours changeantes de la vie.

L’Iran est un pays déroutant, même pour moi. Cette collection d’images n’est pas destinée à raconter une histoire spécifique mais à donner un aperçu des différentes facettes du pays plein de contradictions où j’ai grandi et où je continue de vivre.

BIO | Newsha Tavakolian, photographe iranienne née en 1981, s’inscrit dans la lignée des artistes persans qui contournent les interdits pour créer. Elle découvre la photographie à 16 ans et s’engage alors dans une carrière de photoreporter. En 1999, elle couvre le soulèvement étudiant en Iran, en 2002, la guerre en Irak ainsi que plusieurs conflits régionaux. Elle collabore avec de grands magazines comme « Newsweek », « The New York Times », « Stern », « Der Spiegel » ou « le Monde ».
En 2009, elle se tourne vers la photographie d’art, mise en scène et tout en suggestion. Elle photographie les femmes combattantes en Syrie, en Colombie et au Kurdistan irakien, des chanteuses iraniennes interdites d’exercer leur art et la vie de populations soumises à la censure.
Son travail a été récompensé par de nombreux prix et a trouvé sa place dans des collections et institutions internationales. Elle est membre de l’agence Magnum depuis 2019.

Newsha Tavakolian

ÊTRE FEMME PHOTOGRAPHE
“Pour moi, la voix d’une femme représente un pouvoir. Si vous la réduisez au silence, la société entière se trouve déséquilibrée, et tout est déformé. A travers mon objectif, le monde peut voir celles qui s’expriment et celles qui ne le peuvent pas.”

Newsha Tavakolian

© Frank van Beek. Avec l’aimable autorisation du Prince Claus Fund.