Sophie Bramly | Bust a move

Breakdance des premiers jours, NYC & Paris

Je suis entrée dans la culture hip-hop par la danse : je n’arrivais pas à comprendre comment les corps se contorsionnaient de façon élastique et véloce. Au début des années 1980, personne aux États-Unis ne voulait entendre parler de cette culture née au sein d’une classe sociale particulièrement défavorisée : le breaking trouve ses racines dans la jeunesse afro-américaine et latino du Bronx, à New York, où ce mouvement artistique s’est formé dans les années 1970. Ce qui m’a conquise, c’était cette façon d’inventer un monde à leur image. Personne n’imaginait que le breakdance serait un jour une discipline des jeux Olympiques. La candeur de cette époque se reflète dans les photos : quel que soit le photographe (nous étions peu nombreux), il y a du grain, de la douceur, de l’étonnement, et le cliché laisse souvent un flou dans le mouvement, comme si nous avions été pris de court.

In the early 1980s, hip-hop culture from underprivileged backgrounds, particularly in the Bronx, was rejected in the US. Sophie was captivated by its creativity. Today, breakdancing is an Olympic sport. She reflects the era’s candidness in grainy, soft, astonished photos, often capturing movement blur, as if caught off guard.

BIO | Jeune diplômée de Penninghen en photographie, Sophie Bramly débute sa carrière à 20 ans en participant à l’exposition collective, « Autoportraits », au Centre Georges-Pompidou, aux côtés de photographes de renommée mondiale. Elle travaille ensuite pour divers magazines, avant de s’installer à New York au début des années 1980, pour suivre pendant trois ans la scène hip-hop, alors balbutiante et underground. Attirée par la fragilité et par l’intime, elle aime regarder là où il ne faut pas voir. Elle a publié cinq livres de photos et elle figure régulièrement dans des expositions et des ouvrages internationaux.

Sophie-Bramly

ÊTRE FEMME PHOTOGRAPHE
” J’ai une position ambiguë quant à l’exposition de femmes photographes : je crains que, réunies sous le prisme du genre, cela ne nous réduise à un sous-genre de la photographie. Mais dans des expositions où sont réunis des travaux de femmes, je découvre des artistes hors normes, qui cassent les codes, et que je n’aurais pas pu découvrir autrement. “

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