Françoise Huguier | La marraine du festival

BIO | De la mode au reportage, de l’instantané à la mise en scène, Françoise Huguier conserve le même œil au graphisme marqué qui ne manque jamais d’humour. Passionnée par les voyages et les rencontres avec des territoires et des habitants, elle nous emmène en Afrique avec Sur les traces de l’Afrique fantôme en 1990, suivi de Secrètes dans lequel elle réussit à entrer dans l’intimité des femmes africaines. Puis elle se tourne vers l’Europe. En 1993, elle réalise le journal de bord d’un voyage solitaire en Sibérie. Elle remporte un prix au World Press Photo pour ce travail paru sous le titre En route pour Behring (Éd. Maeght). En 2001, elle travaille plusieurs années à Saint-Pétersbourg sur les appartements communautaires. Ce travail donne lieu à un livre Kommounalki, suivi d’un documentaire éponyme. L’Asie est aussi une de ses destinations de prédilection. Après le Japon qu’elle découvre dans les années 80, elle retourne sur les traces de son enfance de prisonnière du Viêt Minh au Cambodge. Un livre J’avais huit ans retrace cette histoire et paraît en 2005 chez Actes Sud. Le voyage continue en Asie du Sud Est avec Verticale – Horizontale en 2012 de Singapour à Bangkok en passant par Kuala Lumpur. En 2014 elle illustre l’évolution des sociétés postmodernes avec les hijabistas en Indonésie et le mouvement KPOP en Malaisie. Une rétrospective de son œuvre a été présentée à la Maison Européenne de la Photographie tout l’été 2014. En 2016, son travail Virtual Seoul est exposé au Pavillon Carré de Baudouin à Paris et fait l’objet d’un livre chez Actes Sud.

© Cyril Zannettacci.

ÊTRE FEMME PHOTOGRAPHE
“À chaque fois que je proposais un sujet à un média, on me disait : « Tu crois que tu en es capable ? » ; « Tu n’y arriveras pas » … Il faut se battre, être opiniâtre, faire face aux réflexions, argumenter. C’est un combat continuel, encore aujourd’hui. Par contre, sur le terrain, c’est plus simple. On arrive souvent plus facilement à rentrer dans l’intimité des gens que l’on photographie.”

Françoise Huguier, Agence VU'

SUBLIMES
Art du mouvement, du vêtement et du corps, la mode arrache ceux-ci au quotidien et les projette sur l’écran de nos rêves. Un pli, un drapé, un re et ou le détail isolé d’un tissu, cadrés par la photographie, concourent à l’assomption de ces mystères sublimes. Dans l’alchimie des lumières, la photographie joue avec les formes élaborées par les couturiers. Elle pénètre dans l’intimité de leurs arti ces, se nourrit de leur création pour composer et recomposer ensemble les couleurs et mouvements, créant un univers qui s’évade des contraintes des magazines et de la mode-spectacle. Les photographies de Françoise Huguier, là où la beauté et la séduction dissimulent souvent d’autres enjeux, inventent une mythologie et un art qui deviennent la source véritable de l’inspiration photographique.

KPOP
On retrouve la culture KPOP en Malaisie depuis la n des années 2000. La KPOP est un genre musical venu de Corée, mais avant tout une façon de vivre, de s’habiller. Les jeunes malaisiens (lycéens et étudiants) sont nombreux à se vêtir comme leurs idoles. Les fans aiment se retrouver après les cours et les week-ends dans les centres commerciaux de Kuala Lumpur tel que le Timesquare Shopping Mall. Ce phénomène est devenu un immense business. La vague KPOP participe à l’acculturation et au culte de l’éphémère et de l’apparence.