Jérômine Derigny | L’océan bouillonnant

Célèbres pour leur beauté unique et leur rareté, les perles noires dites « de Tahiti » sont le symbole de la Polynésie française. Chacune d’entre elles est unique : son éclat, sa brillance, sa couleur irisée verte, bleue, jaune ou même rouge conditionnent sa valeur. Mais le changement climatique perturbe l’océan, augmente la température des eaux lagunaires, et la perliculture, principale ressource de nombreuses familles, est très éprouvée. Sur Mangareva, la plus grande île de l’archipel des Gambier, le collectage de larves d’huîtres perlières a drastiquement baissé depuis quatre ans. S’il n’y a plus de naissains à greffer… il n’y a plus de perles à récolter. Selon l’Ifremer, la température létale des huîtres Pinctada margaritifera au stade larvaire est de 29 °C. Elle est désormais atteinte régulièrement dans les lagons.

Textes de Cécile Bontron

Tahitian black pearls, symbols of French Polynesia, are prized for their beauty and rarity. But as waters increasingly exceed the lethal 29°C threshold, climate change threatens the industry’s future.

BIO | Photojournaliste depuis plus de vingt ans, Jérômine Derigny se penche sur des thématiques à caractère humaniste. Elle travaille sur les futurs durables, générateurs de liens sociaux, en France et dans le monde, car relier le local au global est une de ses préoccupations constantes. Elle montre – sur un bateau-poubelle au large du Gabon ou dans les champs de coton en Inde – comment notre consommation impacte l’environnement. Ses photos qui interrogent les mutations et les grands enjeux de ce monde sont publiées dans la presse nationale généraliste et écologiste, et régulièrement exposées dans l’espace public. Elle est membre du Collectif Argos.

Jérômine Derigny

ÊTRE FEMME PHOTOGRAPHE
« Être photographe et femme ne m’est jamais apparu comme une particularité, j’ai toujours avancé, sûre d’être à ma place. Mais j’ai ouvert les yeux : 54 % des diplômé•es français•es en photographie sont des femmes, mais il y a seulement 38 % de photographes femmes. J’ai mieux compris la phrase : « Elles ne savaient pas que c’était impossible, alors elles l’ont fait. »

Jérômine Derigny copyright Cécile BontronJérômine Derigny, © Cécile Bontron