Safia Delta | Des brumées terrestres
RÉSIDENCE HOULGATE
Ministère de la Culture x Drac Normandie x Les femmes s’exposent
Les mémoires se fossilisent, formant une couche sous nos pas. Quelque part entre archives et paysages, elles affleurent, lieux de sédimentation de vies enfouies, telles les falaises des Vaches noires. Depuis son essor touristique en 1905, Houlgate suit un rythme semblable aux marées, portée par une vague migratoire saisonnière. Photographies issues de corpus vernaculaires, archives familiales et prises de vue s’entremêlent pour former les strates de cette exploration visuelle où le photomontage – pratique en vogue quand la commune prit sa nouvelle identité – relie époques et imaginaires. À l’image du potentiel de réinvention de la ville, j’établis un dialogue entre le rural et le balnéaire, le personnel et le collectif, pour construire un entre-deux narratif, reflet du flux qui continue de façonner les histoires de Houlgate et de ses habitant·e·s.
Memories fossilize beneath our feet, emerging through archives and landscapes. Since its tourism boom in 1905, Houlgate has shifted with the seasons. The artist weaves personal and collective narratives to reflect the town’s evolving rhythm and identity.
BIO | Artiste photographe basée entre Marseille et Sète, Safia Delta explore les espaces hérités de silences pour reconsidérer les modalités d’habitation du réel. Ancrée dans la matérialité de l’archive construite et familiale, elle veille sur les inconscients oubliés et déploie un spectre poétique de possibles pour les êtres porteurs d’identités plurielles. Lauréate du mentorat 2024 Les Filles de la Photo, ses œuvres ont été exposées à la Chambre (Strasbourg), au Centre photographique de Marseille ou encore au Photoforum Pasquart (Suisse).
ÊTRE FEMME PHOTOGRAPHE
« Consciente des enjeux dont je suis porteuse en tant que femme diasporique, investir les interstices me permet de développer une parole artistique engagée. Ces espaces structurent ma sensibilité indépendamment des normes établies, issues de regards ethnocentrés, et me rapprochent de sources d’expression ancrées, qui favorisent le déploiement d’une vision singulière. »