Julie Franchet | Esprit de famille, la préférence du fils

Dans la société patriarcale arménienne, la composition de la famille détermine l’avenir. Ainsi dans le maz de Gegharkunik, région la plus pauvre d’Arménie, l’héritage est un moyen de survie. Le fils est considéré comme étant le seul à travailler pour la postérité de la maison paternelle, tandis que la fille soutiendra sa belle-famille. Cette différenciation entre les genres a des conséquences néfastes sur les femmes tant d’un point de vue psychologique que physique. Les femmes ont le devoir de se marier et de donner naissance à un fils, au moins. Accablées par les pressions sociales et familiales, elles obéissent à des lois morales qui vont au-delà de leur volonté et parfois même de leur santé. Malgré les efforts du gouvernement, les avortements sélectifs sont fréquents.

BIO | Diplômée de l’École supérieure des Arts de Liège (Belgique), Julie Franchet devient photographe indépendante en 2010. Elle s’intéresse aux problèmes sociétaux visibles (politiques, manifestations citoyennes, crise migratoire…) ou invisibles (psychologiques, moraux…). Sensible à la transmission, elle s’investit dans des résidences d’artistes et des projets de médiation pour enfants et adultes. Elle est également photo-thérapeute.

Julie Franchet

ÊTRE FEMME PHOTOGRAPHE
“Accompagnée de deux photographes hommes, j’ai voyagé pendant deux mois dans les Balkans jusqu’au Caucase du Sud. J’ai remarqué que pour eux, à l’inverse de moi, l’acte photographique primait sur le sujet. Lors de cette expérience, j’ai appris à être plus radicale, plus rapide et affirmée dans mon travail. Jamais nous n’avons eu le même regard sur les endroits où nous sommes allés ensemble. C’est cette complémentarité que je trouve essentielle. Il me semble fondamental de mettre en valeur autant le regard des femmes que celui des hommes, au risque de manquer une partie de l’Histoire.”

Julie-Franchet-Sinan-DedeJulie Franchet, © Sinan Dede